Comment consommer sans danger des aliments cultivés avec des pesticides

Les pesticides contribuent à garantir une nourriture abondante, mais on commence à s'inquiéter que leur sur-utilisation pourrait nuire à la santé humaine et l'environnement. Voici quelques conseils pour manger des aliments qui pourraient avoir été cultivés avec des pesticides.

C'est un peu comme demander si les médicaments sont sûrs. Cela dépend de quel médicament, à quelle dose, comment il est pris, par qui et pour quelle raison. C'est la même chose pour les pesticides. Cela dépend de la façon dont ils sont utilisés.

• De fortes doses de certains pesticides ont été liés à des problèmes de santé chez les animaux, il n'est donc pas surprenant que les Nord-Américains soient préoccupés que les résidus dans les aliments que nous mangeons pourraient causer des malformations congénitales, des maladies neurologiques et même le cancer.
• Des enquêtes alimentaires ont constaté que les Nord-Américains sont en réalité très peu exposés aux résidus de pesticides. Et le niveau d'exposition a diminué au cours des dernières années et va probablement encore baisser.
• C'est parce que les pesticides plus récents ont tendance à se décomposer plus rapidement dans l'environnement, souvent même avant les cultures ne soient récoltées. Et de nouvelles approches agricoles telles que la lutte intégrée contre les ravageurs (LIR) réduisent encore plus l'utilisation des pesticides.
• LIR se réfère à l'utilisation appropriée des pièges à insectes, des cultures génétiquement modifiées, de la rotation des cultures, des insectes prédateurs naturels et des pesticides plus spécifiques et puissants pour lutter contre les ravageurs.
• Le marché grandissant de la nourriture biologique réduit également l'utilisation de pesticides synthétiques.

Certaines tranches de la population peuvent être plus sensibles aux résidus de pesticides dans les aliments.

• Les nourrissons et les enfants ont tendance à consommer en grande quantité des aliments simples tels que les pommes et les bananes, et ils ingèrent plus de nourriture par kg de poids corporel que les adultes - après tout, leurs corps sont petits et ils grandissent rapidement.
• Un enfant qui mange des pommes de terre peut, en théorie, tomber malade à cause des résidus de pesticides, même si leur niveau est sans danger pour les adultes.
• Le Canada a adopté un règlement sur les produits antiparasitaires en 2002. Cette loi renforce la protection de la santé de Canadiens - surtout celles des enfants - et améliore les mesures de contrôle après l'homologation des pesticides.
• Un autre groupe de la population que l'on connaît trop peu: les femmes enceintes et allaitantes. Des études ont montré que lorsque les femmes allaitent leurs nourrissons, elles transmettent à leurs enfants de petites quantités de composés potentiellement toxiques comme les BPC (biphényles polychlorés). Mais les scientifiques soulignent que les nombreux avantages de l'allaitement maternel l'emportent de loin sur les risques.
• On craint également que certains pesticides qui imitent la principale hormone féminine, l'œstrogène, pourraient perturber les systèmes endocriniens, endommageant la santé reproductive.
• Certains opposants aux pesticides pensent que ces soi-disant perturbateurs d'œstrogènes seraient derrière une baisse mondiale de la production de sperme. D'autres experts affirment que les quantités dans les aliments sont non significatives et sans danger.

Tant aux États-Unis qu'au Canada, les pesticides sont parmi les produits chimiques les plus strictement réglementés. Les agences fédérales, avec leurs homologues provinciaux et d'État, surveillent les niveaux de pesticides chez les animaux, les hommes et l'environnement.

• Ils ne les approuvent que si les niveaux de résidus dans les cultures vivrières sont une fraction du niveau qui est sans danger pour les animaux de laboratoire.
• Cela veut-il dire que nous pouvons être sûrs que tous les pesticides et autres composés chimiques utilisés en agriculture n'ont pas de conséquences sur la santé des consommateurs? Absolument pas.

Il pourrait y avoir des effets subtils chez les humains qui ne se manifesteraient seulement après des années d'exposition et il serait dur de faire le rapprochement avec les pesticides.

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